Y avait-il des compositrices au XIXe siècle ? Les livres d’histoire de la musique pourraient nous en faire douter. Et pourtant…
Pour raconter l’histoire de l’art, on a longtemps préféré n’éclairer que quelques grandes figures de créateurs : des "génies" en lutte avec leur temps ou des maîtres qui en définissent l’essence. Partial et parfois cruel, ce geste a plongé dans l’obscurité une multitude de musiciens, dès lors arbitrairement qualifiés de mineurs ou secondaires et condamnés au silence puisqu’ils n’appartenaient pas au groupe des élus essentiels. À l’heure où nous révisons cette manière de faire, remettant en cause les jugements esthétiques du XXe siècle et nous lançant dans la redécouverte de beautés oubliées, on doit aussi constater qu’en désignant l’indispensable, la période qui nous précède n’a jamais sélectionné de compositrice. Sur la fameuse frise chronologique qui orne la plupart des classes de musique : aucun visage féminin. Ceci a de fâcheuses conséquences. Comment une jeune fille d’aujourd’hui peut-elle se projeter dans la carrière de compositrice si on ne lui a jamais présenté de figure tutélaire lui prouvant que la chose est possible et s’inscrit même dans une histoire pluricentenaire ? Sans minimiser les difficultés rencontrées en leur temps par ces artistes, le moment semble venu d’en étudier plus précisément le parcours et de redonner vie à leurs productions – à la scène, au concert et au disque. En présentant ces nouveaux modèles du passé, nous espérons participer à la construction d’un avenir plus juste et varié.
Pour raconter l’histoire de l’art, on a longtemps préféré n’éclairer que quelques grandes figures de créateurs : des "génies" en lutte avec leur temps ou des maîtres qui en définissent l’essence. Partial et parfois cruel, ce geste a plongé dans l’obscurité une multitude de musiciens, dès lors arbitrairement qualifiés de mineurs ou secondaires et condamnés au silence puisqu’ils n’appartenaient pas au groupe des élus essentiels. À l’heure où nous révisons cette manière de faire, remettant en cause les jugements esthétiques du XXe siècle et nous lançant dans la redécouverte de beautés oubliées, on doit aussi constater qu’en désignant l’indispensable, la période qui nous précède n’a jamais sélectionné de compositrice. Sur la fameuse frise chronologique qui orne la plupart des classes de musique : aucun visage féminin. Ceci a de fâcheuses conséquences. Comment une jeune fille d’aujourd’hui peut-elle se projeter dans la carrière de compositrice si on ne lui a jamais présenté de figure tutélaire lui prouvant que la chose est possible et s’inscrit même dans une histoire pluricentenaire ? Sans minimiser les difficultés rencontrées en leur temps par ces artistes, le moment semble venu d’en étudier plus précisément le parcours et de redonner vie à leurs productions – à la scène, au concert et au disque. En présentant ces nouveaux modèles du passé, nous espérons participer à la construction d’un avenir plus juste et varié.