Soirs étrangers

Le voyage n’est pas qu’une affaire de fête. Loin de chez soi, de ses amis et de ses habitudes, on a tout loisir pour se livrer à la méditation et, seul face à un paysage non familier, on peut sentir monter une certaine forme de spleen. Le violoncelle, instrument de prédilection des romantiques pour exprimer la mélancolie, se prête parfaitement à la transcription de tels sentiments. Mais il peut aussi s’enflammer pour rendre compte des divertissements qui permettent aux expatriés de sortir de leur torpeur : danses d’Orient ou de Bohème au fil desquelles une euphorie communicative redonne toute sa saveur au dépaysement. Louis Rodde et Gwendal Giguelay déploient cette palette d’émotions que font naître les soirs étrangers.