Souvenirs de ma vie
« Écrits au courant de la plume, les Souvenirs de ma vie ne visent en aucune façon à la recherche, à l’élégance du style. Ils racontent simplement, comme on parle, la vie d’un petit paysan que les circonstances, le travail, la volonté, ont peu à peu transformé, et devenu ce que je suis aujourd’hui, un artiste convaincu, passionnément épris de son art. » (Rosnay, août 1912)
Explorer les souvenirs du compositeur Théodore Dubois (1837-1924) permet de découvrir que l’auteur du Traité d’harmonie, des Sept Paroles du Christ et de la Toccata pour orgue est aussi le compositeur de nombreuses autres œuvres, variées par leur forme, leur caractère et leurs couleurs. À la lecture de ces pages vivantes et riches de détails historiques, apparaissent peu à peu les contours d’une personnalité musicale généreuse et attachante. Avec une grande simplicité, mais toujours avec une plume efficace et sincère, il dépeint aussi bien ses succès artistiques que sa vie familiale.
Théodore Dubois
Théodore Dubois (1837-1924) eut pour professeurs de composition François Bazin, François Benoist et Ambroise Thomas au Conservatoire de Paris. Après l’obtention du premier prix de Rome en 1861 et un séjour de quatre ans en Italie, il devint maître de chapelle dans plusieurs églises parisiennes. C’est à ce titre qu’il composa la plus grande partie de sa musique religieuse (plusieurs messes, de nombreux motets, Les Sept Dernières Paroles du Christ, etc.). Nommé professeur d’harmonie au Conservatoire, il en devint directeur de 1896 à 1905 et sa postérité souffrit longtemps de cette charge administrative, doublée d’une nomination à l’Académie des beaux-arts. D’inspiration éclectique, le style de Dubois, tout à la fois influencé par Franck, Schumann, Brahms et Saint-Saëns, s’épanouit avec un même talent au piano (Poèmes alpestres, deux concertos, Sonate, Études de concert, etc.), dans la musique de chambre (deux trios avec piano, quatuors à cordes et avec piano, Quintette pour hautbois, Trio à cordes et piano, mélodies…) et à l’orchestre (trois symphonies, Concerto pour violon, etc.). C’est finalement dans la musique vocale que Dubois eut le plus de mal à se faire connaître, excepté ses deux oratorios Les Sept Dernières Paroles du Christ et Le Paradis perdu. Il laisse également plusieurs ouvrages pédagogiques.
Christine Collette-Kléo
Après une maîtrise de musicologie intitulée Introduction à l’étude de Théodore Dubois (biographies-œuvres), Christine Collette-Kléo a poursuivi son travail sur ce compositeur oublié, et obtenu un diplôme d’études approfondies avec un mémoire portant sur les œuvres lyriques du compositeur. Elle achève actuellement une thèse de doctorat sur ce musicien. Grâce à ses investigations et à ses contacts avec le monde de la musique, elle contribue activement à la redécouverte d’une œuvre de qualité. Elle se consacre par ailleurs à l’enseignement de la musique dans le secondaire.