Trios impériaux

Dans la France du début du XIX^e siècle, le trio à cordes est un effectif que l’on rencontre peu et qui n’inspire donc les compositeurs que de manière exceptionnelle. Quand le jeune Boëly livre, en 1808 (il a 20 ans), ses trois premiers Trios à cordes, il s’inscrit donc avant tout dans une lignée viennoise, faisant entendre à Paris l’écho des avancées contemporaines d’Haydn et de Beethoven. Peut-être songe-t-il pourtant aussi aux six trios composés par Hyacinthe Jadin à la fin du siècle précédent et que la mort prématurée de leur auteur (en 1800) a fait momentanément tomber dans l’oubli. Malgré ces deux fulgurantes percées, le genre devra attendre encore plusieurs décennies avant de s’imposer en France comme une production incontournable.