Concert anniversaire de Peggy Guggenheim

Pour les deux doyens de la musique française que sont Camille Saint-Saëns et Gabriel Fauré à la sortie de la Première Guerre mondiale, le quatuor à cordes représente un sommet à gravir avant de s’éteindre. Saint-Saëns y revient en 1918, vingt ans après son Quatuor n^o 1 ; Fauré consacre au genre son ultime opus, qui sera créé quelques mois après sa mort. Dans ces chants du cygne, chacun a placé une part de son héritage : la clarté mozartienne chez l’un, le raffinement harmonique pour l’autre. Tous deux se gardent bien, cependant, de se montrer pontifiants et soignent – là par des épisodes divertissants, ici par la brièveté du propos – l’attrait de pages qu’ils bâtissent davantage pour la postérité que pour un succès immédiat.